Mes classiques : Alt-J & An Awesome Wave

Publié le par Eva Pigeon

Après mon article de décembre dernier sur l'unique mais merveilleux album des Last Shadow Puppets (je les aime), on peut ranger celui-ci dans la même rubrique.

Aujourd'hui donc, je vous parle à nouveau, en track by track, d'un album que je connais à peu près par coeur grâce à une écoute intensive, assidue, attentive et amoureuse : An Awesome Wave, d'Alt-J.

Mes classiques : Alt-J & An Awesome Wave

An Awesome Wave débute par un piano très doux qui s'élève lentement puis soudain, une petite phrase de guitare qui annonce l'apparition de sons et d'instruments que l'on retrouvera partout et qui donneront à l'album toute sa spécificité : presque enfantins, un xylophone, une cloche assourdie, des castagnettes. Au moment même où s'étouffe le son de cette "Intro" commencent à se superposer les voix entonnant ce qui ressemble à des onomatopées, deuxième marque de fabrique d'Alt-J (d'ailleurs assez joliment imitée par ces deux garçons).

Mes classiques : Alt-J & An Awesome Wave

Une fois le ton donné, cet Interlude 1 est suivi de l'un des singles du groupe, "Tesselate". Pur produit Alt-J avec sa rythmique saccadée, ses breaks et ses "mmmh" en fin de refrain, la chanson nous offre un parfait aperçu de la créativité et de la poésie du groupe. Elle est suivie de "Breezeblocks", sans doute le morceau le plus connu du groupe et qui, avec des guitares plus présentes, se rapproche plus du rock, avec des superpositions vocales dans lesquelles on se perd volontiers sur la dernière minute.

Après cette ascension, "Interlude 2" contribue à calmer un peu l'atmosphère, avant que les premières notes de "Something Good" ne se fassent entendre. Une guitare rapide aux inspirations hispaniques lointaines peut-être, comme le suggérerait le clip où un toréador se fait renverser et soulever de terre par un taureau au ralenti. En parallèle, les envolées mélodiques des refrains et d'un break au piano empressé.

"Dissolve Me" débute par quelques notes de xylophone et c'est l'une de mes préférées. Ce bridge qui retombe pour s'élever à nouveau avec des "ooooh" à n'en plus finir, avant d'être rattrapé par le thème principal... Je ne m'en lasse pas. La douceur de "Matilda" enchaine, quelques arpèges de guitare acoustique.

Mes classiques : Alt-J & An Awesome Wave

Pour l'anecdote, "Ms" figurait parmi les chansons préférées de Benedict Cumberbatch. Son calme ambiant et ses échos forment une belle continuité avec le morceau précédent, et avant "Fitzpleasure". Avec des paroles plus indiscernables que jamais, rythmée par des coups appuyés de synthé et des castagnettes, des accélérations et des ralentissements, on ne sait plus trop où donner de la tête, mais ce n'est pas mal.

"Inerlude 3" fait un break avant la dernière partie de l'album, et nous amène vers "Bloodflood" avec quelques notes fredonnées comme depuis très très loin. Des notes de guitare qui vibrent sur un piano en fond sonore, et quelques voix encore plus lointaines, avant que le morceau ne prenne de l'ampleur avec des instruments de plus en plus présents, superposés à la voix de Joe Newman. Et finalement, ce qui ressemble à une incantation incompréhensible. Classic Alt-J.

On atteint alors la conclusion du disque avec "Taro". Une ambiance très clame, balançante, une ambiance de sieste dans les régions tropicales où le photographe auquel on rend hommage a perdu la vie, mais teinté d'une petite tension mélancolique. La chanson se termine par une ultime envolée, qui combine une petite phrase instrumentale et les derniers fredonnements, avant de finalement s'évanouir doucement.

Sauf qu'il semblerait qu'Alt-J fasse partie des groupes qui ne finissent pas sans une hidden track. C'est avec "Handmade" que l'on prend définitivement congé, comme une berceuse au fond d'un jardin.

Au risque de reprendre un jeu sur les mots déjà usité, An Awesome Wave porte un nom qui ne saurait mieux le caractériser. Pour moi, l'arrivée d'Alt-J avec cet album a réellement été comme l'apparition d'un OVNI, d'un son qui ne ressemblait à aucun autre bien que l'on en décèle les multiples influences. Écouter cet album se fait si facilement d'une traite que l'on se trouve étonné lorsque l'on se rend compte qu'on en a atteint la fin, au moment où je l'ai découvert, je n'ai pu que le qualifier de génial.

Publié dans Musique, Albums