Ma musique de 2019

Publié le par Eva Pigeon

Bonne année !
Nous sommes en janvier (au moment où je commence la rédaction, je précise) et comme à mon habitude, j'ai prévu de faire un petit retour sur la musique de 2019. Plutôt contrairement à mon habitude, je ne vais parler cette année que de ce que j'ai écouté personnellement, sans m'étendre sur ce qui a pu être considéré comme les meilleurs albums de l'année par des journalistes qui n'ont pas les mêmes goûts et ni les mêmes priorités que moi. Allons-y donc, car une fois n'est pas coutume, j'ai réussi à classer mes albums préférés parmi tous ceux qui sont sortis en 2019 et que j'ai écoutés !
Une playlist en fin d'article réunit mes titres préférés de chaque album. Bonne lecture et bonne écoute !

Ma musique de 2019

Top 10 : Mes préférés

2019 a été je trouve une belle année musicale. Contrairement à 2018 qui s'était montrée un peu décevante concernant les albums que j'attendais tout particulièrement (Arctic Monkeys, Miles Kane, Franz Ferdinand), mais où j'avais en revanche écouté de super albums d'artistes tout juste découverts (Her's, Parcels, Montero, Bill Ryder-Jones), 2019 m'a globalement satisfaite des deux côtés, en témoigne ce top 3 d'artistes déjà mentionnés de nombreuses fois, et les 7 suivants, plutôt nouveautés 2019.

#1 Vampire Weekend - Father of the Bride

 

Le récapitulatif de mes écoutes Spotify est d'ailleurs formel : j'ai beaucoup écouté Father of the Bride en 2019. Six ans après la sortie de Modern Vampires of the City, Vampire Weekend a fait son grand retour avec un album à 18 titres et de nombreuses variations de style. La juxtaposition de nombreux morceaux très différents, fréquemment assortis de feats, ce qui sur le papier a de quoi laisser dubitatif - tout comme cet artwork discutable. Pourtant, tout fonctionne étonnamment bien.

L'album s'ouvre sur un morceau ponctué par des samples de chants familiers en créole composés par Hans Zimmer, en duo avec Danielle Haim que l'on retrouvera encore deux fois en milieu et fin d'album. Le groupe s'aventure du côté de la folk et même de la coutry, sur des titres que certains pourraient trouver à la limite du cheesy ("Gold Rush"), mais qui fonctionnent pourtant bien. "Harmony Hall", extrêmement efficace, représente l'énergie familière du groupe et son affection pour les insertions inopinées d'instruments "classiques" (un solo de clavecin ici), l'exercice de guitare de "Sunflower" est facétieux, "Sympathy" est étrangement épique.

Modern Vampires of the City avait marqué un virage plus sombre dans l'atmosphère des chansons. On retrouve aussi dans Father of the Bride de beaux moments plus lents, plus mélancoliques : "Unbearably White", "My Mistake", "Jerusalem, New York, Berlin". Ezra Koenig expliquait en interview qu'il avait écrit des paroles un peu moins cryptiques qu'à l'accoutumée. Effectivement, ces nouveaux morceaux sont moins traversés par des "Peter Gabriel too" et autres Oxford Comma, mais restent parfois difficiles à déchiffrer, oscillant entre narration et métaphore. Mon côté littéraire a refait surface lorsque mes écoutes successives ont pu rassembler des thèmes récurrents - l'histoire d'une relation amoureuse, l'identité et la réflexion sur soi, des références à la religion. Mais ce qu'on aime aussi chez Vampire Weekend, c'est leur côté inattendu, pas toujours très clair mais pourtant toujours efficace. J'espère que le prochain album sera là plutôt en 2021 qu'en 2025, mais si c'est pour un plaisir identique à celui de 2019, je veux bien attendre.

Morceaux préférés : "Harmony Hall", "Unbearably White", "Flower Moon", "Jerusalem, New York, Berlin"

#2 James Blake - Assume Form

Je l’attendais lui aussi avec impatience, et je n’ai pas non plus été déçue. Assume Form avait été précédé par "Don’t Miss It", qui avait déjà pris place dans une playlist ici. Un single qui ne laissait pourtant pas deviner le tournant pris sur Assume Form pour des paroles bien plus positives que ce que l’on avait pu entendre de James Blake jusqu’ici ; "Into the Red" ou "Power On" sont émouvantes dans leur sincérité. Une douceur que l’on retrouve dans les arrangements (des cordes pour "Into the Red") comme dans l’envoûtant et très réussi duo bilingue avec Rosalía. On retrouve aussi bien sûr des influences hip-hop et R’n’B connues, notamment avec les feats de Travis Scott, Moses Sumney, André 3000, ou sur l’aérien "Can’t Believe the Way We Flow". On flotte en effet dans l’atmophère intime que James Blake sait si bien créer, et j’ai déjà hâte d’entendre à nouveau parler de lui.

Morceaux préférés : "Into the Red", "Barefoot in the Park", "Power On"

#3 POND - Tasmania

Ils avaient été les auteurs de l’un de mes albums préférés en 2017, alors que je ne les connaissais alors que depuis peu. Après m’être si longuement exprimée sur son prédécesseur, j’étais évidemment très curieuse d’écouter Tasmania, qui a été au moins à la hauteur de The Weather. L’énergie de POND est toujours aussi captivante, et le groupe se renouvelle encore sans perdre ses qualités : il nous fait danser en jouant de ses guitares, synthés, rythmes et voix de l’espace, reste politique dès son morceau d’ouverture "Daisy" et répond à ceux qui le lui font remarquer dans "Hand Mouth Dancer", il nous emporte dans des envolées uniques à travers un album passionnant et plein de détails que l’on découvre au fur et à mesure des écoutes.

Morceaux préférés : "Daisy", "The Boys Are Killing Me", "Hand Mouth Dancer"

#4 Lomepal - 3 Jours à Motorbass

J'ai commencé à écouter Lomepal en 2019. C'est cette année qu'est sorti Jeannine, successeur de Flip dont la pochette, inspirée par Mac DeMarco, était le seul élément connu pour moi. Grâce à la présence de "La Vérité" sur une gentille compile qu'on m'avait confectionnée, je me suis lancée dans ces deux albums de plus de plus pop et de moins en moins rap, et j'ai très facilement accroché. Clic immédiat à la sortie sur YouTube de 3 Jours à Motorbass, sessions acoustiques filmées dans les studios de Philippe Zdar, et j'y ai retrouvé tout ce que j'aimais dans les chansons de Lomepal, mais en mieux que sur les albums studios. Les réarrangements des morceaux laissent beaucoup de place aux mêmes instruments simples que ceux des artistes (The Strokes et autres groupes à guitares) que j'écoute le plus, et qui ont en fait aussi influencé Lomepal dont la voix est mise en avant. Le résultat est du plus bel effet, laisse sobrement les émotions s'exprimer et révèle une potentielle évolution dans le style que je suis très curieuse de connaitre.

Morceaux préférés : "Ma Cousin", "Club", "Bécane"

#5 FONTAINES D.C. - Dogrel

Un single a suffi à convaincre celles et ceux qui comme moi ont toujours adoré le rock des Libertines, des Strokes et des Arctic Monkeys aux débuts de leurs carrières. Les Irlandais sont arrivés d’un coup, armés d’un rock brut et extrêmement efficace. Bien sûr inspirés par les groupes sus-nommés, FONTAINES D.C. ne répètent pourtant pas des chansons déjà entendues, mais enchainent à leur manière les titres, l’urgence de "Too Real", le martèlement de "Boys in the Better Land", le ton nostalgique de "Television Screens", la balade finale "Dublin City Sky", et il est difficle de savoir finalement lesquels on préfère.

Morceaux préférés : "Big", "Too Real", "Television Screens", "Dublin City Sky"

#6 Fat White Family - Serfs Up!

Un album écouté à force de le voir surgir affublé de bonnes notes sur Sens Critique, alors que je n’avais jamais écouté Fat White Family malgré leur nom sympathique. Riche idée cependant. Serf Up! est un album mystérieux de 10 titres. On y entre avec l’ inquiétant "Feet", où les chœurs masculins côtoient un chanteur déterminé sur un rythme précipité. "I Believe in Something Better" rappellerait ensuite la cold wave, tandis que “Vigina Dentata” aurait pu être à sa place dans un album de Mac DeMarco. Malgré ces variations de style, chaque morceau trouve parfaitement sa place et déploie son univers cinématographique avant de laisser sa place à la prochaine surprise. Je fais d’ailleurs monter cet album dans mon classement au moment où je finis ce paragraphe. 

Morceaux préférés : "Feet", "Oh Sebastian"

#7 These New Puritans - Inside The Rose

Trouvés en cliquant à tout hasard sur un article des Inrocks sur leurs "sorties de la semaine", et déjà ajouté à une playlist en 2019, These New Puritans furent une découverte aussi agréable qu’inattendue. Dans la pénombre d’un album envoûtant, le groupe propose des chansons qui happent l’attention et se développent entre synthétiseurs, cloches et chœurs.

Morceaux préférés : "Beyond Black Suns", "Inside the Rose, "Where the Trees Are on Fire"

#8 Deerhunter - Why Hasn't Everything Already Disappeared?

Je n’ai jamais autant utilisé Spotify qu’en 2019, et quelques recommandations bien calculées ont permis d’ajouter de nouveaux artistes dans ce top 10. Après avoir entendu le refrain envoûtant d’"Element" dans une lecture suggérée, je me suis tournée vers le reste de l’album d’un groupe que je ne connaissais jusqu’ici que de nom. Un album assez fascinant où surgissent clavecins, cordes, synthétiseurs aériens, pour se mêler aux guitares dans un ensemble mélancolique mais pourtant aussi très pop.

Morceaux préférés : "Death in Midsummer", "Element", "What Happens to People?", "Nocturne"

#9 Altın Gün - Gece

Pas de déception du côté d'Altin Gün, revenus en 2019 avec un deuxième album à la hauteur des attentes créées par leur premier et par leurs performances live festives. Les guitares sont prenantes, les mélodies sont efficaces, le groupe multiplie les morceaux dansants ("Vay Dünya") ou hypnotisants ("Kolbastı", "Ervah-ı Ezelde") sans se répéter et créé une enveloppe psychédélique riche qui nous happe et nous garde sans peine pendant ses 37 minutes.

Morceaux préférés : "Vay Dünya", "Leyla", "Ervah-ı Ezelde"

#10 Johan Papaconstantino - Contre-Jour

Parmi le très grand nombre de jeunes artistes francophones entendus ces derniers temps, c’est Johan Papaconstantino qui est pour moi sorti du lot. Contre-Jour n’est pas trop long et rassemble avec nonchalance un bouquet de titres certes pop et faciles à écouter, mais dont les touches orientales qui se mêlent à une écriture souvent proche du rap sont très efficaces. On se rappelle de cet été et des meilleurs moments passés en fin de journée et en bonne compagnie. 

Morceaux préférés : "Iris Oeil", "Pourquoi tu cries ??", "Lundi"

Quand même bien aussi

On n'est pas loin du top 10.

#11 Lana Del Rey - Norman F*cking Rockwell!

J'avais vraiment décroché de la carrière de Lana Del Rey depuis Ultraviolence, que j'avais d'ailleurs trouvé parfois injustement critiqué. Mon retour à sa discographie n'a cependant pas été une erreur car Norman F*cking Rockwell!, s'il est peut-être un peu trop long, est un bel album. Toujours empreint de la mélancolie nostalgique que l'on connait bien chez Lana Del Rey, il ne verse pourtant pas dans le mièvre et les déceptions croisent les envies de renaitre, dans une parenthèse cinématique américaine d'une heure.

Morceaux préférés : "Doin' Time", "The Next Best American Record", "hope is a dangerous thing for a woman like me to have - but I have it"

#12 Leonard Cohen - Thanks for the Dance

Alors que j'avais été surprise par You Want It Darker, qui m'avait saisie par son émotion sombre mais souvent curieusement apaisante, j'étais contente de pouvoir découvrir l'ultime album posthume de Leonard Cohen. Thanks for the Dance est une conclusion intime et émouvante à sa carrière, où se côtoient une dernière fois les grands thèmes d'une vie, l'amour, le désir, la judéité, amenés de manière unique par des compositions puissantes et cette voix si particulière.

Morceaux préférés : "Happens To The Heart", "Moving On", "Thanks for the Dance"

Des albums sympa

Ils m'ont plu, même sans avoir allumé un enthousiasme aussi fort qu'au-dessus.

#13 The Rhythm Method - How Would You Know I Was Lonely?

 

Morceaux préférés : "Ode2Joey", "Magic Hour", "Continental Breakfast"

#14 Temples - Hot Motion

 

Morceaux préférés : "Hot Motion", "You're Either On Something"

 

#15 Drenge - Strange Creatures

 

Morceaux préférés : "Bonfire of the City Boys", "Never See the Signs"

 

#16 Aloïse Sauvage - Jimy (EP)

 

Morceau préféré : "À l'Horizontale"

 

 

#17 Yak - Pursuit of Momentary Happiness

 

Morceaux préférés : "Bellyache", "White Male Carnivore"

Bas du classement

Quelques déceptions, après un single ou un/des album(s) précédent(s) plus emballant(s).

#18 Alex Cameron - Miami Memory

Morceaux préférés : "Stepdad", "Miami Memory"

#19 Requin Chagrin - Sémaphore

Morceau préféré : "Sémaphore"

#20 Cigarettes After Sex - Cry

Morceaux préférés : "Heavenly", "Falling in Love"

#21 Cherry Glazerr - Stuffed and Ready

Morceau préféré : "Juicy Socks"

#22 Beirut - Gallipoli

Morceau préféré : "Landslide"

#23 Jade Bird - Jade Bird

Morceau préféré : "No Joy"

#24 Mac DeMarco - Here Comes the Cowboy 

Morceau préféré : "Nobody"

#24 Nusky - Nusky

Morceau préféré : "Super-Héros"

#24 Metronomy - Metronomy Forever

Morceau préféré : "Salted Caramel Ice Cream"

#24 The Black Keys - "Let's Rock"

Morceau préféré : "Lo/Hi"

#28 Roméo Elvis - Chocolat

Morceau préféré : "Malade"

Publié dans Musique, Best of the year