La musique de 2015, épisode I : Les albums des tops

Publié le par Eva Pigeon

Bonne année à tous !

En ce mois de janvier, l’heure est venue pour moi de faire mon traditionnel point sur la musique de l’année ; il est temps pour moi de passer un peu en revue la musique de 2015!

Avant de parler des artistes que j’ai écoutés ou découverts plus personnellement et en-dehors de leurs sorties bruyantes d’albums, commençons avec les albums des best-of-2015 pour les magazines de musique.

La musique de 2015, épisode I : Les albums des tops

Les tops of the top de la critique

Pour savoir un peu ce qu’ont pensé les journalistes musicaux de la production musicale de 2015, j’ai jeté un œil aux différents tops publiés en décembre par des magazines comme Pitchfork, NME, Rolling Stone, Consequence of Sound ou, en France, Les Inrocks et Tsugi. J’ai aussi regardé les 100 premières places du classement du site albumoftheyear.org, qui a compilé les notes attribuées aux albums sortis au cours de l’année par plusieurs dizaines de magazines musicaux internationaux. Nous débutons donc avec un petit top 5 pas vraiment classé, sélectionné et mixé à partir de tout ça, et agrémenté de mes commentaires personnels.

Kendrick Lamar - To Pimp A Butterfly

(1er dans le bilan albumoftheyear, chez Rolling Stone, chez Consequence of Sound et chez Pitchfork ; 2ème chez NME, très présent dans les tops des journalistes musicaux des Inrocks)

La musique de 2015, épisode I : Les albums des tops

Ces classements parlent d’eux-mêmes : To Pimp A Butterfly est sans trop de doute possible l’album qui a le plus emballé les critiques en 2015. Pour ceux qui me lisent depuis quelques articles, on aura compris que, même s’il n’est pas exclu de mes playlists, le hip-hop n’est pas mon genre de prédilection. C’est donc d’assez loin que j’ai vu que Kendrick Lamar avait sorti un nouvel album cette année, après good kid, m.A.A.d. city qui l’avait déjà rendu omniprésent dans les tops de 2012. Il semblerait qu’il s’agisse d’un album à textes, que bien sûr la qualité musicale ne gâche pas. Je n’ai malheureusement pas grand chose de plus à ajouter, si ce n’est que face à cet enthousiasme, je compte bien aller écouter ce disque dont je vous laisse tout de même un single.

Sufjan Stevens – Carrie & Lowell

(3ème dans le bilan albumoftheyear, 2ème pour CoS, 3ème pour JD Beavallet, rédac chef des Inrocks, 6ème pour Pitchfork mais aussi bien noté chez eux que Kendrick Lamar, 24ème pour NME)

La musique de 2015, épisode I : Les albums des tops

Dans ma liste d’albums à écouter depuis plusieurs mois, j’ai enfin prêté une oreille attentive à Carrie & Lowell il y a environ trois semaines. Une oreille attentive et tout à fait charmée par cet album d’un songwriter qui n’en est pas à son premier succès critique, puisque j’avais déjà lu un petit paragraphe sur son album Illinois dans un magazine de best-of également. Je ne l’avais toutefois pas écouté, mais sa pochette colorée avait classé dans ma tête Sufjan Stevens au rang des artistes de pop enjouée.

Ici, les couleurs un peu délavées de la pochette comme l’âge de ceux qui y figurent évoquent plutôt la nostalgie et en effet, Carrie & Lowell est un album peu enjoué. La délicatesse de cette pop folk très personnelle nous emporte dans un univers mélancolique, mais qui ne manque pour autant pas d’éclat. Les compositions à la guitare, au piano et autres bruitages délicats sont certes empreints d’une certaine tristesse, parfois même pessimiste, mais bien que la phrase « We’re all gonna die » soit répétée dans « Fourth of July », il n’empêche que ce morceau, à l’image du reste de l’album, nous enveloppe dans une douceur presque apaisante. Une première moitié d’album particulièrement réussie nous permet de plonger dans une atmosphère intime et agréablement surprenante (le bridge de « The Only Thing » fonctionne à chaque fois…) dans laquelle on reste volontiers immergé jusqu’à la fin, voire plus longtemps quand on choisit de reprendre l’album depuis le début. Mon coup de cœur hivernal en cette fin d’année.

La chanson qui a capté mon attention à la première écoute de l'album.

Jamie XX – In Colour

(14ème au classement albumoftheyear, 2ème pour Pitchfork et aussi bien noté que les albums de Kendick Lamar et Sufjan Stevens, 3ème pour NME, 6ème pour CoS)

La musique de 2015, épisode I : Les albums des tops

Changement complet de registre avec le premier album de Jamie XX, sorti un peu avant l’été. Après de nombreuses apparitions sonores hors-The XX, de SoundCloud à ses sets pour BBC Radio 1, il s’agissait sûrement aussi de l’un des albums les plus attendus de 2015. L’un des plus appréciés par la critique également, comme on peut le constater. Encore une fois, un genre musical qui n’est pas prédominant parmi ce que j’écoute, mais j’ai tout de même fait tourné plusieurs fois In Colour après sa sortie. Une électro dans laquelle on retrouve bien le style de Jamie XX, avec cette espèce de rebondissement étouffé, comme pour faire danser, mais sans trop de virulence, les yeux fermés. Les transitions très réussies entre les morceaux de l’album permettent de l’écouter d’une traite sans que l’on s’en rende vraiment compte. Pour citer mes morceaux préférés, on bondit ainsi des sons quasi-enfantins et engageants de « Obvs » à l’ambiance plus ample de « Loud Places » où Romy chante comme dans un soir étoilé d’été, ou encore à « Girl » qui conclut l’album dans une dernière ascension colorée.

Grimes – Art Angels

(1er pour NME, 3ème pour Pitchfork et CoS, 11ème sur albumoftheyear)

La musique de 2015, épisode I : Les albums des tops

Pour être honnête, je n’ai jamais écouté Grimes, mais j’ai lu le nom Art Angels tant de fois en parcourant ces tops que j’ai voulu le nommer. Tant de bonnes critiques me poussent à prévoir de découvrir cet album également, bien que je ne trouve pas son artwork très engageant..!

Un single au hasard ? Allez, on écoute.

Tame Impala – Currents

(5ème pour NME, pour CoS et pour Pitchfork chez qui il a aussi obtenu la même note que Kenrick, Jamie et Sufjan, 13ème pour Rolling Stones, 17ème au classement albumoftheyear)

La musique de 2015, épisode I : Les albums des tops

On arrive enfin à l’album qui a été peut-être mon préféré de 2015 (je dis peut-être, car il m’est vraiment très difficile d’avoir une chose plus préférée que les autres, et j’ai donc peine à classer des albums). Après avoir écouté Currents un bon nombre de fois déjà au cours de l’été, le concert donné par Tame Impala à Rock en Seine a achevé d’accentuer mon amour pour ce groupe, qui avait déjà commencé au moment où j’ai découvert « Feels Like We Only Go Backwards » et, avec lui, Lonerism.

Assez attendu lui aussi, l’album des seuls Australiens qui combinent si bien cheveux longs, vêtements chamarrés et tongs sans être (trop) ridicules, m’a convaincue dès les premières écoutes. Sans quitter le rock psyché, les Australiens ont tout de même réussi à se renouveler afin de ne pas faire une copie de tous leurs morceaux précédents. Je ne sais pas trop à quoi ça tient, peut-être à l’introduction de plus de sonorités influencées par les 80’s. En tout cas, Currents recèle pour moi de très bonnes chansons sur lesquelles j’aime autant la reverb et les sonorités des instruments, guitares et synthés, que les mélodies, que je trouve très réussies. De « Let It Happen », qui ouvre l’album en près de 8 minutes de sons psyché bondissants, à « The Less I Know The Better », aussi plaisante que groovy (et dont le surréalisme du clip ne gâche rien), en passant par la plus mélancolique « Yes I’m Changing », ou encore par l’ampleur envoûtante d’« Eventually », peut-être (peut-être aussi) ma préférée, Currents, c’est 49 très belles minutes de 2015.

Allez, un deuxième. Pour le plaisir. Pour Tame Impala. Et pour le clip.

Je conclus comme d’habitude avec les autres artistes dont j’ai vu les albums revenir beaucoup dans les classements que j’ai pu scruter, et dont je ne compte pas parler très longuement dans mon prochain article sur mon année musicale.

Je suis ainsi tombée plusieurs fois sur l’album de Blur The Magic Whip qui, si je l’ai bien écouté une ou deux fois, ne m’a laissé ni un souvenir impérissable ni l’envie de le réécouter, bien que la reformation du groupe ait été l’un des événements de 2015. Honeymoon de Lana Del Rey a aussi été très apprécié par certains, mais il est passé pour moi assez inaperçu car malgré une ou deux jolies chansons, il m’a semblé coincé entre son premier et son deuxième album au niveau des sonorités, sans parvenir à vraiment se renouveler ou susciter beaucoup d’émotions.

Les albums de Courtney Barnett, The Alabama Shakes, Deer Hunter, Shamir, Unknown Mortal Orchestra, FFS, Young Thug et Shamir, dont on a pas mal entendu parler cette année, The Weeknd, et bien sûr, de temps en temps, Drake, étaient aussi régulièrement présents, et font partie de ceux que j'ajoute à ma liste de choses à écouter. Drones de Muse est bien apparu une ou deux fois... J'avoue qu'après les singles de The Second Law, je n'ai même pas vraiment cherché à écouter, partant du principe qu'entre Muse et moi, tout est fini. Plus surprenant, les disques de Carly Rae Jepsen ou Miley Cyrus... Bon. Peut-être, mais très loin de mes intérêts.

J'en ai fini pour cette première partie de ma séquence Musique 2015, l'article suivant est déjà en préparation, pour y parler un peu de mes autres écoutes et découvertes de l'année.

Publié dans Musique, Best of the year